Suspension en vue du jour de carence pour les agents publics positifs au COVID-19
Le gouvernement a déposé un amendement en ce sens dans le budget 2021. Cette suspension était réclamée par les syndicats, employeurs et DRH territoriaux notamment. Une mesure d’incitation à l’isolement qui doit encore être actée par décret. Elle doit entrer en vigueur le 1er janvier .
À la différence de ce qui avait été décidé au printemps, donc, cette nouvelle suspension du jour de carence ne concernera pas tous les arrêts maladie, puisqu’elle sera “bien ciblée” sur le virus, a expliqué la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, samedi 5 décembre. Elle visera en effet uniquement “les agents publics testés positifs après avoir été cas contacts et ceux déclarés positifs sans avoir été préalablement identifiés comme cas contacts”.
Véritable revirement de la part de l’exécutif, cette suspension du jour de carence s’inscrit dans le cadre de la politique “d’incitation à l’isolement” qu’il entend mettre en avant pour les phases de déconfinement à venir, explique l’entourage de la ministre.
Elle vise surtout à répondre aux préconisations du Conseil scientifique et aux nombreuses demandes (toujours rejetées jusqu’alors) des syndicats de la fonction publique, mais aussi des employeurs et directeurs des ressources humaines territoriaux. Pour ces derniers, le rétablissement du jour de carence depuis le 10 juillet a pu contribuer à aggraver la progression de l’épidémie en conduisant notamment les agents à minorer leurs symptômes pour éviter des retenues de salaire. Et donc à se rendre au travail même malades.
Les mêmes pointaient en effet une situation manifestement ubuesque : les agents “cas contacts” ou en attente de test ne se voient pas, aujourd’hui, appliquer de jour de carence (puisqu’ils sont placés en autorisation spéciale d’absence), mais dès lors qu’ils sont déclarés positifs, le droit commun – et donc le jour de carence – s’applique.
La suspension envisagée par le gouvernement ne sera pas pour autant d’application immédiate. La dérogation prévue par l’amendement devra en effet être actée par un décret qui en précisera les modalités pour une application au 1er janvier prochain. Sans rétroactivité donc, précise-t-on au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.
Comme le précise l’amendement du gouvernement, cette suspension du jour de carence s’appliquera jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, soit au minimum jusqu’au 16 février prochain.